ruichan
Messages : 2419 Date d'inscription : 03/08/2011
| Sujet: [Nouvelle] Le Chignon Sam 6 Aoû 2011 - 13:49 | |
| Le Chignon par Julie F., alias Ruichan Chaque matin, avec soin, elle noue ses cheveux en un chignon élaboré. Sous ses doigts fins, la lourde masse de sa chevelure d'ébène se plie à sa volonté. Tandis qu'elle plante de discrètes épingles qui forment l'architecture de sa coiffure impeccable, je vois paraître la peau de sa nuque délicate. Elle est assise à son miroir qui me renvoie son image sérieuse et concentrée. Tandis qu'elle lève les bras, les pans de son yukata d'intérieur enfilé nonchalamment ce matin glissent sur sa peau satinée et me révèlent la courbe sensuelle du coude. Affairée, elle ne me voit pas la regarder et détailler ainsi ces morceaux de son corps qui m'affolent plus encore que l'ensemble pourtant si harmonieux. Le chignon terminé, je me surprends à contempler le lobe charnu de son oreille. Grâce au miroir, je peux l'admirer sous tous les angles en inclinant un peu la tête. Ce lobe d'oreille que j'ai déjà tant mordillé, léché, sucé... ne me laisse aucun répit et, comme je le regarde, il me vient à nouveau la sensation qu'il a procurée à mes lèvres hier soir, alors qu'elle rentrait à peine après avoir traversé le froid de l'hiver. Ce lobe glacé m'avait fait frissonner plus que la neige accumulée. La voilà apprêtée, terminant de nouer l'obi de son kimono d'apparat. Perdu dans mes rêveries, je ne l'ai pas contemplée tout du long, mais qu'importe. Quelle que soit la force de mon désir maintenant, la sophistication de son apparence et des préparatifs forment une barrière qui interdit de les déranger. Bien sûr, une fois qu'elle est prête, plus question de la toucher et de risquer de défaire sa mise... Cet interdit inviolable me donne plus encore envie de la jeter au sol pour la froisser un peu. Je m'imagine déjà sa mine contrite, la moue contrariée de ses lèves mais comment, malgré tout, elle me laisserait faire, au fond satisfaite d'avoir ainsi allumé mes sens... Puis elle reprendrait ses préparatifs une seconde fois, feignant de s'emporter contre cette soudaine ardeur qu'elle ne me connaissait pas, peut-être un peu amusée mais mécontente d'avoir à recommencer ce fastidieux rituel qu'elle avait déjà complété... Mais aujourd'hui encore je n'en fais rien, préférant la laisser partir, parfaite comme toujours, et passer ma journée dans la douce expectative de son retour. Alors, elle ôtera couche après couche le tissu de son kimono qui glissera sur le sol. Et, alanguie, elle me laissera défaire son chignon et dénouer ses cheveux qui se libéreront sur ses rondes épaules pour tomber le long de la ligne suave de son dos et lui chatouiller le creux des reins. Le reste de la nuit nous appartiendra mais cela restera un secret que seuls les oreillers partageront... | |
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